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Quand votre équipe agile ne collabore pas : Les signaux à ne pas ignorer

23 août 2025 par
Sarah

Vous avez adopté Scrum, organisé vos sprints, mis en place vos rituels. Sur le papier, tout semble parfait. Pourtant, quelque chose cloche.

Les développeurs travaillent chacun dans leur coin. Les échanges se limitent au strict minimum pendant les daily. Les rétrospectives tournent en rond, toujours les mêmes problèmes qui reviennent.

Bref, vous avez une équipe agile qui... ne collabore pas vraiment.

Cette situation est plus courante qu'on le pense, surtout dans les PME québécoises qui font un premier pas vers l'agilité. La bonne nouvelle ? Une fois les vrais blocages identifiés, les améliorations se voient rapidement.


Les signaux qui ne trompent pas


Pendant les daily : Chacun récite sa liste de tâches sans regarder les autres. Personne ne réagit quand un collègue mentionne un obstacle. Les discussions techniques n'émergent jamais naturellement.

Dans le travail quotidien : Les développeurs se répartissent les user stories comme un gâteau, chacun prenant "sa" part. Les revues de code sont expédiées par politesse. Les décisions techniques importantes se prennent en vase clos.

Lors des rétrospectives : Les mêmes problèmes ressortent sprint après sprint. Les actions d'amélioration restent floues ou ne sont jamais suivies. L'ambiance reste cordiale mais sans énergie particulière.


Ces symptômes révèlent souvent des causes plus profondes qu'un simple manque de collaboration.

 

Ce qui freine vraiment la collaboration


  • La peur du jugement : Dans certaines équipes, admettre qu'on ne sait pas quelque chose ou qu'on a besoin d'aide est perçu comme un aveu de faiblesse. Résultat : chacun reste dans sa zone de confort technique.
  • Les silos d'expertise : Quand chaque développeur devient "l'expert" d'un composant particulier, les autres n'osent plus y toucher. La collaboration devient contre-productive - "laisse faire, c'est plus rapide si je le fais moi-même."
  • Le manque d'objectif partagé : Si l'équipe ne comprend pas clairement pourquoi elle construit ce qu'elle construit, difficile de créer une dynamique collective. Chacun exécute ses tâches sans voir le tableau d'ensemble.
  • Les outils qui isolent : Paradoxalement, certains outils de gestion de projet renforcent le travail en silos. Quand tout passe par des tickets assignés individuellement, la collaboration spontanée disparaît.
  • Essayer de prendre un fonctionnement Scrum et le coller dans un mode de gestion traditionnel : Avec dates d’échéances et grandes étapes de livraison déterminées par la direction et non par les équipes concernées.

 

Des changements simples qui transforment la dynamique

 

  • Repenser l'approche des user stories
    Au lieu d'assigner chaque story à une personne, essayez le "swarming" : toute l'équipe se concentre sur une ou deux stories à la fois. Plus difficile à organiser au début, mais ça force les échanges et le partage de connaissances.

  • Instaurer des moments de réflexion technique
    Bloquez 30 minutes par semaine pour que l'équipe discute des défis techniques du sprint en cours. Pas de solution obligatoire, juste de l'échange. Ces discussions informelles créent souvent plus de valeur que des formations formelles.

  • Rendre visible le travail en cours
    Un tableau physique ou digital où tout le monde voit rapidement qui travaille sur quoi, où ça bloque, et ce qui avance. L'idée n'est pas de contrôler, mais de créer des occasions d'entraide naturelle.

  • Expérimenter le pair programming : Même quelques heures par semaine. C'est un investissement en temps qui se rattrape rapidement par moins de bugs, moins de silos techniques, et plus de partage informel.

 

L'art de créer la sécurité psychologique

 

La collaboration authentique naît quand les gens se sentent en sécurité pour partager leurs doutes, leurs idées, même leurs erreurs.

Commencez par l'exemple : Si vous êtes Scrum Master ou tech lead, montrez que vous aussi, vous ne savez pas tout. Admettez vos erreurs, posez des questions "naïves", demandez de l'aide publiquement.

Valorisez les questions : Quand quelqu'un pose une question technique pendant une réunion, félicitez-le d'avoir osé demander. Il y a de fortes chances que d'autres se posaient la même question.

Normalisez l'apprentissage : Créez des créneaux où c'est OK de prendre du temps pour expliquer, explorer, tester des idées. L'apprentissage collectif devient alors un investissement, pas une perte de temps.

 

Les rituels qui renforcent la cohésion


Les décisions techniques collectives : Pour les choix importants (architecture, outils, standards), impliquez toute l'équipe dans la réflexion. Même si une personne tranche au final, le processus de décision partagé crée de l'engagement.

Les rétrospectives focus : Au lieu de passer en revue tout le sprint, concentrez-vous sur un aspect spécifique : "Comment on peut mieux s'entraider cette semaine ?" ou "Qu'est-ce qui nous empêche de livrer ensemble ?"

Les démonstrations internes :  avant la demo client, faites une présentation informelle entre collègues. Ça permet de célébrer le travail collectif et de préparer les questions difficiles ensemble.

 

Quand la collaboration résiste

 

Parfois, malgré tous les efforts, certaines personnes restent dans leur coin. Avant de conclure à de la mauvaise volonté, explorez d'autres pistes :

La surcharge cognitive : Quelqu'un qui croule sous les tâches urgentes n'a plus d'énergie pour collaborer. La solution n'est pas de forcer la collaboration, mais de rééquilibrer la charge.

Les différences de rythme : Certains développeurs ont besoin de longues plages de concentration. Respecter ces besoins tout en créant des moments d'échange structurés.

Les compétences relationnelles : Tout le monde n'est pas naturellement collaboratif. C'est OK, et ça peut s'apprendre graduellement dans un environnement bienveillant.

 

Améliorer la collaboration demande du temps et de la patience. Les changements de comportement ne se décrètent pas, ils se cultivent.

Mais les équipes qui y arrivent deviennent non seulement plus performantes, mais aussi plus résilientes face aux changements, plus innovantes dans leurs solutions, et franchement plus agréables à vivre au quotidien.

Dans un marché du travail tendu comme celui du Québec, c'est aussi un avantage concurrentiel pour attirer et retenir les talents.

Vous souhaitez implanter l’agilité dans votre entreprise ou  votre équipe agile peine à trouver son rythme collaboratif ?

 

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